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Sur les mains '' ''
5 octobre 2008

Magicienne nocturne au corps brûlant

 Je t’ai vue, la tête droite et le menton haut, tu remontais le boulevard, jetant ton regard de cristal sur les vitrines décorées. La nuit était fraîche ce soir là, et ta robe volante laissait le vent pénétrer entre tes cuisses blanches.

Je t’ai vue, au bras de cet homme au manteau de velours, docile comme une enfant, provocante comme une lionne. De ta démarche dansante tu caressais le pavé, tes pas résonnant dans le silence sombre de la rue. Il passa sa main dans tes longs cheveux d’ébène, et te murmura de douces paroles qui te firent sourire.

Je t’ai vue, sur le seuil de cet hôtel, tes lèvres brillantes soufflant un nuage de fumée de cigarette. Tu attendais, seule, qu’il te rejoigne, tu te poudras les joues et découvris tes pâles épaules. Ton regard assombri était lourdement chargé de déception, mais lorsqu’il te prit par la taille, ton visage s’illumina d’hypocrisie.

Je t’ai vue, actrice dans cette chambre morne avec ton allure aguicheuse et ta silhouette d’ange, tu riais aux éclats et lui chuchotais des mots d’amour. Couvrant son corps de baisers sucrés, tu te dévêtis lentement, jusqu’à ce que tu sois entièrement nue, la fougue de tes tendresses accélérant les battements de son cœur. Nuit bénie de rêve éveillé, cet homme étouffait de désir sous tes cajoleries. Magicienne nocturne au corps brûlant, fée dorée de la passion, tu balançais tes reins dans un mouvement rythmé de plaisir.

Je t’ai vue, divine créature des délices éphémères, tu marchais sur le boulevard, le corps encore rouge d’amour et de dégoût. Cruelle déesse des heures volées, je voudrais moi aussi, posséder rien qu’une fois ta sublime courbure, et effleurer de mes doigts ta peau délicate. Je voudrais cesser de t’épier avec les autres, te suivant chaque soir de voitures en bordels, de chambres en garçonnières, et vivre à mon tour une nuit sur ton sein. Or je n’ai pas de manteau de velours, et je n’ai pas de quoi payer ma catin.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                              M.

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