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Sur les mains '' ''
14 mars 2010

Après Grenoble

Non. Non je ne peux pas.

Se quitter. Coup sur coup. A chaque fois. Je ne suis pas assez forte. Je ne le suis pas quand tu n’es pas là. On ne peut pas. Personne ne pourrait. Supporter ça, personne.

Je t’aime trop pour te quitter sans cesse. Quand t’es là tout va. Alors pourquoi on se quitte, pourquoi on persiste. Et puis on le sait. A chaque fois ça fait mail ça creuse les entrailles, ça perce le cœur. A chaque fois c’est pareil mais on continue parce que faire autrement ce serait pire.

Ca fait une heure que le train est parti. Une heure que je stagne. Je ne fais rien. Je cale.

Et je fais comment là « en attendant » ? En attendant que ces trois semaines passent. Trois semaines à attendre le moment où je pourrais enfin me réfugier dans ses bras, à guetter l’instant où je sentirai son odeur dans ma nuque et sa voix dans mes oreilles.

« Il pleure dans mon cœur comme il pleut sur la ville » a écrit Verlaine. Et comment faire ? Je n’ai pas de réponse là, je reste muette. Juste bonne à pleurer et à être triste . A avoir mal. Et à avoir peur d’avoir mal. Muette et les yeux troubles. Les larmes collées sur mes joues. C’est tellement proche d’une larme, une goutte. Ca vient de loin et ça glisse le long d’une vitre sans savoir pourquoi. Juste pour mouiller.

Tu m’envahis. Tu me saisis, complètement. Je ne sais pas comment je vais faire. Comment je vais gérer, pour m’en sortir. Pas encore. Je te dirai.

 

 

M.

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