Après Grenoble
Non. Non je ne
peux pas.
Se quitter. Coup
sur coup. A chaque fois. Je ne suis pas assez forte. Je ne le suis pas quand tu
n’es pas là. On ne peut pas. Personne ne pourrait. Supporter ça, personne.
Je t’aime trop
pour te quitter sans cesse. Quand t’es là tout va. Alors pourquoi on se quitte,
pourquoi on persiste. Et puis on le sait. A chaque fois ça fait mail ça
creuse les entrailles, ça perce le cœur. A chaque fois c’est pareil mais on
continue parce que faire autrement ce
serait pire.
Ca fait une heure que le train
est parti. Une heure que je stagne. Je ne fais rien. Je cale.
Et je fais comment là « en
attendant » ? En attendant que ces trois semaines passent. Trois
semaines à attendre le moment où je pourrais enfin me réfugier dans ses bras, à
guetter l’instant où je sentirai son odeur dans ma nuque et sa voix dans mes
oreilles.
« Il pleure
dans mon cœur comme il pleut sur la ville » a écrit Verlaine. Et comment
faire ? Je n’ai pas de réponse là, je reste muette. Juste bonne à pleurer
et à être triste . A avoir mal. Et à avoir peur d’avoir mal. Muette et les
yeux troubles. Les larmes collées sur mes joues. C’est tellement proche d’une
larme, une goutte. Ca vient de loin et ça glisse le long d’une vitre sans
savoir pourquoi. Juste pour mouiller.
Tu m’envahis. Tu
me saisis, complètement. Je ne sais pas comment je vais faire. Comment je vais
gérer, pour m’en sortir. Pas encore. Je te dirai.
M.