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Sur les mains '' ''
16 décembre 2007

Maria Rosa

Je suis tombé amoureux de Maria Rosa le jour de notre rencontre. J’étais en voyage au Brésil. Je m’étais arrêté pour faire une halte dans un village près de la capitale lorsque sa troupe est venue donner leur spectacle sur la place publique. J’appris plus tard à la connaître.

 Maria Rosa était la danseuse de la compagnie. De taille moyenne, plutôt petite, elle monopolisait toute mon attention. Son teint mat ressortait grâce à sa robe rouge à volants qui lui allait à merveille. Ses yeux de jade semblaient rieurs et illuminaient tout son visage en jetant des regards auxquels nul ne pouvait résister. On pouvait lire dans ses prunelles qu’elle était heureuse et vivait sans avoir peur du lendemain. Sa bouche aux lèvres pulpeuses offrait de doux baisers et ajoutaient une saveur sucrée à chaque mot qu’elle prononçait. Lorsqu’elle souriait, ses pommettes rosissaient et une fossette se creusait, lui donnant un charme irrésistible. Son rire m’envoûtait et me rendait fou d’elle. Ses boucles d’ébène, souvent décorée d’une fleur jaune tombaient négligemment sur ses épaules. Sa poitrine, son ventre et son bassin ondulaient au rythme du tambourin et des castagnettes.

 Ayant toujours vécu avec une troupe de danseurs et musiciens nomades, la Brésilienne portait la Bohême en elle et aimait la vie plus que tout. Elle profitait de chaque instant sur la devise « Carpe Diem ». Sans principe et ne croyant pas en dieu Maria vivait au jour le jour avec une ambition de fer et un courage d’acier. Elle avait hérité du côté généreux et doux de sa mère et du côté indépendant et sauvage de son père. La Brésilienne s’aventurait seule dans la forêt et courait les chemins du petit matin jusqu’au crépuscule. C’est ce tempérament de femme libre et battante qui l’a poussée à toujours rejeter mes avances. Maria Rosa avait une soif d’aventure et de surprise que rien ne pouvait étancher. Un grand nombre d’hommes l’avaient désirée mais elle ne voulait appartenir à personne. Elle paraissait invulnérable malgré son jeune âge.

 J’ai vécu quatre ans en compagnie des danseurs, éperdument amoureux d’elle mais n’obtenant que son amitié. Vers de terre amoureux d’une étoile, je l’aime toujours même après ces cinquante années.

M.

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