Mardi 23 septembre 2008
Je veux tout et rien à la
fois. Je veux te voir, te serrer, t’embrasser, te quitter, changer, te parler,
ne plus dormir chez toi, dormir chez toi, que tu sois plus drôle, regarder la
série avec toi, ne plus te faire de massages, te caresser la nuque et le torse,
courir et me jeter dans tes bras, ne plus être obligée de danser avec toi,
partager des choses avec toi, t’avoir au téléphone tous les soirs, sortir avec
toi, que tu sois plus entreprenant, aller au cinéma avec toi, rencontrer d’autres
gens, que tu changes, sentir ton odeur dans le creux de ton cou, que tu
deviennes inconscient et que tu réfléchisses moins, faire valser les
conventions, t’embrasser en secret, qu’on soit d’accord sur tout ça.
Je pleure et je ris des
mêmes choses. Je pleure surtout. Je pleure parce que je n’en peux plus alors
que ce n’est que le début. Je pleure parce que je ne comprends pas où j’en
suis, comment on en est arrivés là, pourquoi on y arrive pas, pourquoi je
ressens ça, pourquoi c’est si dur de te voir sans te câliner maintenant alors
qu’il y a quelques jours je n’en avais plus envie, je pleure parce que c’est
trop tard, je pleure parce que j’ai peur, je pleure parce que j’ai peur de
regretter, de faire le mauvais choix, de te faire souffrir, de souffrir
moi-même. Je pleure parce que j’ai l’impression que j’ai encore le choix, mais
je pleure aussi parce que j’ai l’impression de ne plus avoir le choix. Je
pleure parce qu’on a traîné, et je pleure parce que tout est allé trop vite. Je
pleure parce que tout ne dépend pas de moi, je pleure aussi parce que presque
tout dépend de moi, je pleure parce que je sais que je t’aime, je pleure parce
que je repense à nos moments d’amour, je pleure parce que je ne veux pas que tu
penses un jour du mal de moi, je pleure parce que je sais que je serais
toujours jalouse des autres filles qui t’entourent et t’entoureront. Je pleure
parce que j’ai peur que tu me rejettes un jour où j’aurais besoin de toi. Je
pleure parce que j’ai peur de ne pas t’oublier. Je pleure parce que je suis
perdue et que je n’en ai pas l’habitude. Je pleure parce que tu es mon premier
vrai amour et que je veux y faire attention. Je pleure parce qu’on ne pouvait
pas se quitter mieux mais que je ne supporte pas d’être sans toi, et que je ne
veux pas qu’on se quitte moins bien une autre fois. Je pleure parce que je ne
veux pas te perdre. Je pleure parce que ça fait du bien. Je pleure parce qu’après
tout, j’en sais rien.
Je
sais des choses. Je sais que là, en ce moment j’ai envie de toi. Je sais que
j’ai envie de t’aimer. Je sais aussi que c’est possible de perdre des
sentiments. Je sais que c’est possible de souffrir de manque. Je sais que je me
suis habituée à toi, et que j’ai besoin d’une phase de transition pour
m’adapter à une vie où tu serais moins présent, et surtout hors de mes
caresses. Je sais que je risque de douter encore si je reviens vers toi. Je
sais surtout que j’ai pleuré jusqu’à ce que tu m’embrasses et me prennes dans
tes bras. Je sais que j’ai perdu les pédales.
M.