Après trois mois de brouillard.

Nos ballades du soir me manquent.

Nos soirées bar du marché me manquent.

Nos échappées dans le futur me manquent.

Nos confessions me manquent.

Nos vacances chez tes grands-parents me manquent.

Nos 6/2 de lucky strike me manquent.

Nos préparations de fêtes chez toi me manquent.

Nos chichas devant un film dans ton lit me manquent.

Nos moments de danse sans queue ni tête me manquent.

Ma Jeannou me manque.

Je n’y peux rien.

Mais mes espoirs sont partis.

Je voulais te laisser vivre ton bonheur avec ton amoureuse, je ne voulais pas être pesante, encombrante, nuisible. Mais en voulant faire bien tout s’est retourné contre moi. En te voyant refuser mes sorties j’ai attendu que ça vienne de toi. Pendant longtemps. Trop longtemps. Et ce n’est jamais venu. Un mois. Deux mois. Etc. A me faire discrète tu m’as oubliée, mise dans un coin, puis enterrée dans tes souvenirs, tu m’as classée comme appartenant au passé.

Moi qui croyais à l’avenir avec toi. Moi qui croyais que tu étais une vraie, une fidèle. Moi qui te voyais marraine de mes enfants. Moi qui imaginais te connaître encore dans dix ans. Tu as tiré un trait. Tu as énoncé un point final. Tu as fait un choix. Un choix inutile. Et cruel. Pourquoi ?

« J’imagine que je me suis détachée. »

« L’année dernière tu étais ma priorité mais cette année… »

Et tu me laisses sans aide affronter tes âpres paroles, tu me laisses patauger dans mon amertume pendant toutes ces semaines. Mais je me relèverai, dans ton indifférence, tu ne me feras pas penser qu’on ne peut pas avoir confiance en ses amis, je ne te laisserai pas me ruiner mon idée de l’amitié. Il y en a d’autres, des sincères, des solides, qui ne me laisseront pas tomber pour leur amour et qui ne me laisseront pas sombrer dans le passé. Je n’attends plus rien de toi, tu m’as profondément déçue, je ne te pensais pas capable d’une telle dureté. Si je te donne ce mot un jour, ce sera sans attente de réaction de ta part, ne t’inquiètes pas, tu n’auras pas besoin de t’infliger de discours explicatif et qui se veut compatissant, et d’endurer une scène pathétique au possible. Si je te donne ce mot un jour, ce sera de façon égoïste pour mieux me relever, comme tu as su si bien faire.

M.