La danse la transe et l'extase de la paronomase

Et ça guinche et ça guinche et toujours ça recommence et l'accordéon s'envole et le parquet dégringole et les danseurs batifolent et la fête est plus folle, et jamais ça ne s'arrête et toujours les danseurs sourient et toujours les musiciens jouent, il chantent avec leurs doigts il chantent avec leur âme, leur âme de musicien, leur âme de pieds qui tapent, et leurs pieds qui s'échappent qui s'envolent avec l'accordéon et les pas des danseurs qui se frôlent et puis qui glissent sur le parquet, comme ça sans le toucher, en le touchant à peine, en le caressant d'abord et puis en le frappant ensuite, et les notes s'éparpillent et viennent se fourrer dans le rire des jeunes filles, les filles qui dansent, les filles qui chantent, les filles qui vivent, elles se cachent dans les sourires des visages, des visages en extase qui sont là, eux aussi, comme abasourdis mais heureux, ils ne savent pas, ils ne savent pas pourquoi, ils sentent la musique qui les prend jusque dans les tripes, elle s'empare d'eux sans même leur demander, elle se faufile partout dans les oreilles, dans les yeux, dans les cheveux et dans les pieds, dans le parquet, et même dans l'air et dans toute la pièce elle conquit l'espace et le remplit de bruit, de bruit, de bruit joli de bruit puissant et d'harmonie, et ça guinche et ça guinche et toujours ça recommence...